Les pièces d’Olivier Fermin se regardent en deux temps.

D’abord des lignes, des couleurs, des formes imbriquées dans des compositions savamment équilibrées nous transportent vers une approche picturale de l’oeuvre.

Puis nous reconnaissons quelque chose : cette ligne transparente, c’est un morceau de bouteille, cet ensemble de couleurs vives, une nature morte.

C’est ainsi que les séries Lai(d)(t) quotidiens et (P)nouritture nous invitent à une autre perception, tantôt acerbe, tantôt très douce sur ces objets que nous perdons l’habitude de regarder. Une courgette, plan serré, commence à pourrir lentement. Elle n’a pas servi comme prévu, elle n’a pas rempli sa fonction, elle a été coupée : stigmate d’une inutilité amère, de l’impossibilité de maîtriser le temps qui passe. Elle ne rentre pas tout à fait dans le cadre, elle nous échappe, et pourtant il y a eu une tentative.

On retrouve ces mêmes paradoxes pour la série Traces : l’approche du corps, saisi au vol ou tronqué. Le mouvement, celui du modèle et du photographe, nous présente un corps mutilé par le temps de pause de l’appareil. La représentation du corps dans sa globalité nous échappe à son tour.

Le travail d’Olivier Fermin nous invite à regarder entre les lignes, rends les interstices sublimes, et propose de douter à nouveau de la question du « beau habituel ». C’est grâce à cette dualité que la multitude d’objets épiés, re-digérés et recrachés, nous captent d’une nouvelle attention." - Caroline Coulomb - co-directrice artistique du FLAC

dichotomie bichromique - 2006, olivier fermin

C
o
n
t
a
c
t
 

P
o
r
t
r
a
i
t
s

d
'
A
r
t
i
s
t
e
s