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CHRONIQUES DE LAURENCE JAMOTTE
01 Février 2000-Autriche: plus qu'un signal
Le week-end dernier, Jörg Heider s'est déchaîné, en tenant des propos
enflammés contre les autorités belges et françaises. Haider n'a pas manqué
de mots assez durs pour fustiger les hommes politiques et gouvernements qui
s'opposent à l'arrivée du FPO au pouvoir.
Son arme est sans conteste celle des faibles : l'injure. Mais on n'en
attendait pas moins d'un leader extrémiste et populiste. Ses déclarations
attestent en tout as de son incapacité à argumenter et à réagir dans un
langage diplomatique, c'est à dire à gouverner.
S'il devait prendre part au pouvoir, cela risque bien de mener à des
situations "cocasses " et d'attiser les tensions, tant au sein du
gouvernement autrichien que dans les cercles internationaux. Il y a fort à
parier que les politiques et les Etats n'accepteront pas très longtemps les
aboiements de Haider. Ils ne se laisseront pas traiter de la sorte si le ton
n'est pas plus modéré. Ils ne tarderont sans doute pas à prendre des mesures
qui isoleront l'Autriche.
Au delà de ce énième épisode, la situation éclaire l'Europe sur les dangers
liés à la montée démocratique, faut-il le rappeler, des partis d'extrême
droite. Certes, le cas autrichien à ses propres spécificités : jeu politique
bloqué depuis des années, passé nazi non expié, pays longtemps autarcique,
aujourd'hui intégré dans l'Union Européenne.
Mais l'extrême droite autrichienne se nourrit également des mêmes
ingrédients que dans les autres pays de l'Union Européenne. Partout, les
partis d'extrême droite font recette. Si on n'y prend pas garde, d'autres
pays tomberont dans le piège.
Ceux qui aujourd'hui s'insurgent contre Haider ont raison de le faire. Mais
si l'on veut que l'histoire ne se répète pas, les mesures doivent être
prises à priori et non quand le carrousel de la démocratie est déjà rouillé.
©Laurence Jamotte, 2000.
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