J'ai si mal appris la patience
des saisons Que des cris dorment dans mes poings durs et glacés Je veux
libérer mes mots bientôt déchaînés Entraînée dans une douceâtre déraison
J'ai si fort la terreur que mes mots meurent et fanent Emportés par
le vent assassin et profane De leurs ombres mortelles ni chair ni poisson
De bien-pensants bien nés sans aucun horizon
Faudrais-je donc me
taire Sous leur compassion délétère Et la chape des vains silences
Où s'enlise leur conscience
Faudrais-je donc me taire Quand j'ai
si mal à cette terre