Poésie d'Angèle Lux


Cri

J'ai si mal appris la patience des saisons
Que des cris dorment dans mes poings durs et glacés
Je veux libérer mes mots bientôt déchaînés
Entraînée dans une douceâtre déraison

J'ai si fort la terreur que mes mots meurent et fanent
Emportés par le vent assassin et profane
De leurs ombres mortelles ni chair ni poisson
De bien-pensants bien nés sans aucun horizon

Faudrais-je donc me taire
Sous leur compassion délétère
Et la chape des vains silences
Où s'enlise leur conscience

Faudrais-je donc me taire
Quand j'ai si mal à cette terre

Faudrais-je donc me taire

Angèle Lux


Poésie d'Angèle Lux Portraits d'Artistes
©Angèle Lux, 2001. Tous droits réservés